Du lien social à la segmentation par affinités
Les plateformes que nous appelons encore «médias/réseaux sociaux » n'ont plus grand-chose de « social » au sens relationnel. Nous sommes passés, en quelques années, d'une dynamique d'interactions personnelles à une dynamique d'exposition algorithmique, orienté non plus vers les proches, mais vers les centres d'intérêt.
Ce basculement vers des « réseaux d'intérêts » a profondément reconfiguré notre manière de produire, de recevoir et d'interagir avec le contenu. Ce n'est plus l'amitié, mais la similarité de préoccupation qui nous relie. Ce n'est plus la voix de nos cercles, mais celle des algorithmes qui structure notre perception du monde.
Nous vivons dans une fragmentation de l'attention et des vérités
Ce passage du social à l'intérêt a façonné un paysage où les récits se juxtaposent plutôt qu'ils ne se rejoignent, donnant accès à des vérités multiples, souvent en compétition silencieuse. Chacun interagit dans sa bulle de contenus, où les récits sont calibrés pour résonner avec des attentes individuelles.
Le danger n'est pas le chaos, mais la polarisation fluide : les contenus sont optimisés pour conforter, non pour questionner. La persuasion se fait en douceur, par exposition répétée et renforcement cognitif.
Aujourd'hui concevoir du contenu c'est aller vers une posture adaptative et intègre
Cela suppose une posture de clarté et d'écoute stratégique : ne pas chercher à s'imposer, mais à s'insérer avec justesse dans une dynamique existante, sans perdre son axe — c’est-à-dire sa cohérence, son intention, sa direction.